Perspectives thématiques 2023: Repenser la croissance

Jay Jacobs Jan 18, 2023

La dispersion éventuelle des rendements des actions (c.-à-d. la possibilité que des titres se comportent très bien et d’autres, beaucoup moins bien) en 2023 signifie qu’il vaudra enfin la peine pour les investisseurs axés sur les titres de croissance et les titres technologiques de se montrer sélectifs à nouveau. Malgré les sombres perspectives économiques, notamment les taux élevés et le risque de récession, certains thèmes devraient s’illustrer sur les marchés des titres de croissance et des titres technologiques. Il sera donc nécessaire de déterminer avec plus de précision les occasions de placement susceptibles de faire bonne figure en dépit d’une conjoncture difficile à court terme, tout en profitant d’une exposition aux grandes tendances structurelles à long terme.

PRINCIPAUX POINTS À RETENIR

  • Dispersion des rendements : Selon nous, la dispersion des rendements des titres de croissance pourrait revenir à des niveaux historiquement élevés, ce qui veut dire que les investisseurs voudront sans doute se montrer plus sélectifs que par les années passées dans le choix de leurs placements.
  • Contrepoids possible de la politique budgétaire : Les nouvelles dépenses budgétaires de plusieurs milliers de milliards de dollars – autorisées notamment par l’Inflation Reduction Act et l’Infrastructure Investment and Jobs Act aux États-Unis et par la stratégie Global Gateway de l’Union européenne – devraient donner une puissante impulsion à l’énergie propre, aux véhicules électriques et aux infrastructures à compter de 2023.
  • Poursuite de l’innovation en santé : Même si les investisseurs ont puni l’innovation médicale dernièrement, la demande relativement inélastique des médicaments conjuguée aux percées potentielles en génomique et en immunologie donne à penser que ce segment est sous-estimé en raison des piètres rendements récents.
  • Les titres technologiques de base pourraient se distinguer : La technologie n’est pas un bloc monolithique. Nous pensons que la cybersécurité pourrait aller à contre-courant de la tendance économique, puisqu’elle est devenue une nécessité.

1. Avec le retour possible de la dispersion, il vaudra la peine d’être plus précis

L’année 2023 pourrait sonner le glas de la progression presque à l’unisson des titres de croissance et des titres technologiques observée depuis trois ans.

La pandémie a stimulé la demande d’innovation. Cette demande, combinée aux conditions financières très souples, s’est traduite par un rendement exceptionnel généralisé des actions. L’indice de croissance Russell 2000 et l’indice Nasdaq-100 ont fait des bonds spectaculaires de 95 % et de 105 % respectivement entre mars 2020 et octobre 2021.1 De fait, plus de la moitié des sociétés de l’indice Nasdaq-100 ont progressé de plus de 90 % au cours de la période.2

En 2022, la situation s’est inversée. Les investisseurs ont dû composer avec des conflits géopolitiques, des perturbations des chaînes d’approvisionnement, une réorientation des politiques monétaires et une flambée de l’inflation, ce qui a mené à un repli appréciable. L’indice de croissance Russell 2000 et l’indice Nasdaq-100 ont dégringolé de 29 % et de 32 %, respectivement, en date du 30 septembre 2022.3 Et la moitié des sociétés de l’indice Nasdaq-100 ont reculé de plus de 30 % au cours de cette période.4

Ces deux périodes, en apparence très différentes, se caractérisent par une corrélation élevée entre les titres de croissance et les titres technologiques, c’est-à-dire que ces deux catégories de titres ont évolué à la hausse ou à la baisse pratiquement en même temps. Ce phénomène est attribuable, selon nous, au fait que les facteurs susmentionnés – adoption de technologies engendrée par la pandémie, assouplissement inédit, puis resserrement tout aussi inédit de la politique monétaire – ont influé unilatéralement sur les marchés.

Corrélation élevée entre les titres de croissance depuis près de trois ans
Corrélation par paires entre les titres de l’indice Nasdaq-100

Line chart showing the daily average pairwise correlation on a 12-month rolling basis of the Nasdaq-100 Index from 11/6/2012 to 11/1/2022.

Sources : BlackRock et Reuters. Corrélation par paires quotidienne moyenne sur des périodes mobiles de 12 mois de l’indice Nasdaq-100, du 6 novembre 2012 au 1er novembre 2022. La corrélation par paires est une statistique qui mesure le degré auquel deux titres évoluent l’un par rapport à l’autre. L’échelle de valeur de la corrélation par paires entre les titres se situe entre -1 et 1. Deux titres qui inscrivent un rendement identique auront une valeur de 1, tandis que deux titres parfaitement inversement liés auront une valeur de -1

Le rendement de l’indice est présenté à titre indicatif . Il ne tient pas compte des frais de gestion, des frais d’opération et des dépenses. Les indices ne sont pas gérés et on ne peut investir directement dans un indice. Le rendement passé n’est pas garant du rendement futur.

Description du graphique : Graphique linéaire illustrant la corrélation par paires quotidienne moyenne sur des périodes mobiles de 12 mois de l’indice Nasdaq-100, du 6 novembre 2012 au 1er novembre 2022. Le graphique montre que la corrélation moyenne de novembre 2012 à mars 2020 était de 0,52 et qu’elle a augmenté d’environ 20 % pour atteindre 0,61 de mars 2020 à novembre 2022.

Alors que l’incertitude règne à l’approche de 2023, trois choses nous paraissent claires.

  1. Les corrélations élevées des titres de croissance ne persisteront probablement pas. Elles devraient revenir à leurs moyennes historiques, car les récents événements, notamment la fin de l’assouplissement de la politique monétaire des banques centrales et le début d’une tendance à la démondialisation qui durera plusieurs années, pourraient accroître l’incertitude économique et la volatilité des marchés.
  2. À cause des facteurs défavorables, les valorisations relatives semblent plus intéressantes en 2022qu’elles ne l’étaient au cours des années précédentes. Bien qu’ils demeurent élevés par rapport à leurs moyennes historiques, les ratios cours/bénéfice (C/B) de l’indice de croissance Russell 2000 et de l’indice Nasdaq-100, qui mesurent la relation entre le cours de l’action et le bénéfice par action (BPA) d’une entreprise, s’établissaient à 10,4x et à 21,6x respectivement le 30 septembre 2022, ce qui avoisine les plus bas niveaux atteints depuis mars 2020.5 Autrement dit, les titres de croissance et les titres technologiques sont peut-être sous-évalués en ce moment compte tenu de leurs récentes valorisations.
  3. Nous sommes d’avis que la faiblesse économique et l’inflation persistante continueront à peser sur l’économie de manière inégale, tout en offrant des défis et des occasions uniques.

Compte tenu de ces trois facteurs, nous croyons qu’acheter simplement des titres de croissance ou des titres technologiques désavantagera les investisseurs. Même si les valorisations plus attrayantes incitent les investisseurs à jeter un regard neuf sur les titres de croissance en 2023, ils voudront peut-être restructurer la répartition de l’actif de leurs portefeuilles de manière plus précise.

Dans nos perspectives thématiques de 2023, nous nous penchons sur trois domaines susceptibles de surmonter les difficultés économiques et monétaires à court terme et de tirer parti de puissantes forces structurelles à long terme, soit les bénéficiaires des dépenses budgétaires, l’innovation en santé et les segments à contre-courant du secteur de la technologie.

2. Les dépenses du gouvernement créent un acheteur régulier
et pourraient accélérer la croissance

Thèmes en vedette : infrastructures, énergie propre, véhicules électriques

Le gouvernement américain prévoit dépenser plus de 1 500 milliards de dollars dans les infrastructures, l’énergie propre et les véhicules électriques dès 2023. L’investissement de 300 milliards d’euros dans le cadre de la stratégie Global Gateway de l’Union européenne soutiendra également ces thèmes.6 De par leur ampleur, ces dépenses budgétaires devraient contribuer à accélérer ces tendances et à dégager de formidables synergies à mesure que les projets sont mis en œuvre.

Infrastructures

L’Infrastructure Investment and Jobs Act (IIJA) consacre 1 200 milliards de dollars aux projets d’infrastructures7. De plus, un investissement de 110 milliards de dollars répartis entre 4 300 projets a été annoncé pour 2023. Aux États-Unis, de la Californie à l’Illinois en passant par New York, des dépenses annoncées8 de 21,6 milliards de dollars sont destinées notamment à l’achat d’autobus électriques à batterie à Los Angeles9, à la modernisation du contrôle aérien à Peoria10 et à l’amélioration de la liaison ferroviaire par le tunnel de l’East River jusqu’à Manhattan11.

Carte des projets d’infrastructures financés par des subventions fédérales
Des collectivités partout aux États-Unis bénéficieront du financement prévu dans l’IIJA

Map of the United States illustrating the scope of the IIJA.

Sources : Communiqués sur le financement (préétabli et discrétionnaire) dans le cadre de l’IIJA, Build.gov, au 6 septembre 2022.

Description du graphique : Carte des États-Unis illustrant la portée de l’IIJA. Les points de données représentent le financement annoncé pour les projets (préétabli et discrétionnaire) au 6 septembre 2022. Les données représentées sur cette carte, y compris l’emplacement des projets, sont préliminaires et non officielles.

Aux États-Unis, les catalyseurs des infrastructures – de la construction aux matériaux – pourraient être les premiers à tirer parti de cette croissance des dépenses. Le niveau élevé de l’inflation et des taux d’intérêt pourrait accroître l’attrait des propriétaires d’infrastructures, surtout les infrastructures énergétiques, hydrauliques et d’assainissement, en raison des revenus liés à l’inflation, de la dette à long terme à taux fixe et de la prestation de services, comme l’éclairage, la distribution d’eau et la collecte des déchets, qui sont généralement moins sensibles aux récessions.

Énergie propre et véhicules électriques

L’Inflation Reduction Act (IRA), adoptée en août aux États-Unis, s’appuie sur les solides assises de l’IIJA, allouant 370 milliards de dollars à l’énergie propre et aux véhicules électriques sur 10 ans12. Bien que cette somme soit une projection du Congressional Budget Office (CBO), elle pourrait doubler et atteindre 800 milliards de dollars si les crédits d’impôt sont davantage utilisés13. C’est ici que les synergies entrent en jeu. L’IIJA et l’IRA fonctionnent en parallèle et se renforcent l’une l’autre, créant un cercle vertueux pour l’énergie propre et les véhicules électriques.

Un cercle vertueux

L’accroissement de la demande de véhicules électriques pourrait se traduire par une plus grande utilisation des incitatifs gouvernementaux destinés aux fournisseurs qui réduisent les coûts des véhicules électriques, ce qui aura pour effet de stimuler encore plus la demande.

Cercle vertueux des facteurs de l’offre et de la demande de véhicules électriques aux États-Unis
Les facteurs de l’offre et de la demande, notamment les incitatifs prévus dans l’IIJA et l’IRA, se renforcent et créent des synergies

Illustration depicting the virtuous cycle between the EV demand and supply drivers.

Sources : Summary of the Energy Security and Climate Change Investments in the Inflation Reduction Act of 2022, page des démocrates au Sénat consultée le 4 novembre 2022; Historic Step: All Fifty States Plus D.C. and Puerto Rico Greenlit to Move EV Charging Networks Forward, Covering 75,000 Miles of Highway, page du département américain des Transports consultée le 27 septembre 2022; et Bipartisan Infrastructure Investment and Jobs Act Summary, page du sénateur américain Ben Cardin consultée en septembre 2022.

Description du graphique : Illustration décrivant le cercle vertueux entre les facteurs de l’offre et de la demande de véhicules électriques. Les flèches indiquent que les listes à puces des facteurs de la demande de véhicules électriques et des facteurs de l’offre de véhicules électriques s’influencent mutuellement, et les + indiquent où l’influence pourrait être favorable. Ensemble, cela pourrait constituer une boucle de renforcement positif — un cercle vertueux.

Avec l’IIJA et l’IRA, un plus un égale beaucoup plus que deux. Par exemple, l’IIJA alloue 7,5 milliards de dollars pour l’aménagement de 500 000 bornes de recharge de véhicules électriques14; les États disposent déjà d’un montant de 1,5 milliard de dollars qui devrait également servir à l’aménagement de bornes sur 120 000 kilomètres d’autoroutes15. Parallèlement, le crédit d’impôt bonifié de 7 500 $ prévu dans l’IRA pour l’achat d’un véhicule électrique neuf et le nouveau crédit de 4 000 $ pour un véhicule électrique d’occasion sont entrés en vigueur immédiatement16. Grâce à ces mesures d’aide, le coût d’achat initial des véhicules électriques s’approche du prix des véhicules à moteur à combustion interne, alors que leurs coûts de possession pour toute leur durée de vie utile sont déjà moins élevés. Les « dépenses » liées aux crédits d’impôt, aux prêts et aux subventions prévues dans l’IRA dépendent de la volonté des entreprises à financer de nouvelles installations et la production. Par conséquent, la perspective d’une augmentation de la demande des consommateurs, en raison de l’amélioration des coûts de recharge et de la baisse des coûts des véhicules électriques, devrait inciter les constructeurs à participer largement à ces programmes. Cet engouement amplifiera probablement les dépenses totales et l’impact de l’IRA – au profit de toute la chaîne de valeur des véhicules électriques à court et à moyen terme.

Nous pensons que ces dépenses gouvernementales pourraient profiter aux infrastructures, à l’énergie propre et aux véhicules électriques – des thèmes qui s’inscrivent dans les grandes tendances sur le point de connaître une croissance structurelle à long terme. Les investisseurs désireux d’investir selon ces thèmes devraient considérer les FNB ciblés qui recourent à un processus de construction sur mesure visant à tirer parti de la chaîne de valeur de chaque thème.

3. Les avancées médicales pourraient se multiplier, puisque les dépenses en santé ne cessent d’augmenter et le développement de médicaments prometteurs s’accélère

Thèmes en vedette : génomique et immunologie

La demande relativement inélastique et les nombreux essais cliniques avancés dans les domaines de la génomique et de l’immunologie font des soins de santé un secteur attrayant pour quiconque sait dénicher des occasions de croissance ciblées. Les dépenses en santé aux États-Unis ont augmenté au cours des 49 des 50 dernières années, ce qui témoigne de la résilience du secteur sur un cycle économique complet17. Bien que l’année 2022 ait été difficile sur le plan de l’innovation en santé, en raison de la faible rentabilité, il ne faut pas croire que les 12 à 24 prochains mois ne seront pas favorables à l’innovation.

Génomique

Thérapies géniques: Le nombre d’approbations de thérapies géniques, qui remplacent les gènes liés à certaines maladies, a doublé en 2022. Les nouveaux médicaments qui traitent des maladies rares pourraient générer des revenus immédiats considérables si l’on se fie au passé. Une thérapie génique approuvée pour l’amyotrophie spinale, une maladie héréditaire rare, a fait grand bruit après que les malades ont vu leur état s’améliorer grandement. Cette thérapie a généré 1,4 milliard de dollars en 2021 seulement, deux ans après son approbation18. De plus, les nouvelles approbations semblent indiquer que la souplesse du cadre réglementaire pourrait ouvrir la voie à une augmentation des nouvelles thérapies. À titre d’exemple, deux thérapies pour l’hémophilie sont en cours d’examen, et les demandes pour plus de neuf autres thérapies sont en attente d’un dépôt19.

La maturité croissante des thérapies géniques en voie de développement indique l’imminence des approbations
Nombre d’essais de thérapies géniques contre les VAA effectués par année à l’échelle mondiale

Stacked column chart showing the number of adeno-associate virus (AAV) gene therapy trials completed per year across clinical trial stages.

*Prévision

Source : Frontiers in medicine, Edna et al., 2022. VAA signifie virus associés aux adénovirus.

Description du graphique : Graphique à barres verticales empilées illustrant le nombre d’essais de thérapies géniques contre les virus associés aux adénovirus (VAA) effectués par année à tous les stades des essais cliniques. Le graphique montre comment le nombre d’essais réalisés s’est accéléré au cours des dernières années.

Thérapies à ARN messager: Stimulant le système immunitaire, de nombreuses thérapies à ARN messager, qui ciblent l’influenza, le cancer du cerveau, le VIH et l’hépatite, en sont à un stade avancé de développement. Une accélération du processus d’approbation du vaccin à ARN messager contre la grippe, dont les essais de phase 3 ont commencé en juin, pourrait bouleverser le marché de 10 milliards de dollars et la saison de la grippe telle qu’on la connaît.20,21

Les ventes de médicaments génétiques ont connu une croissance rapide dans la foulée de la première vague d’approbations et après des décennies de R-D
Ventes mondiales de médicaments génétiques (en milliards de dollars), à l’exclusion des vaccins contre la COVID-19

Column chart showing expected 2026 spending by therapy area.

Remarque : Les thérapies à ARN comprennent les médicaments à petit ARN interférent et à ASLO en plus de ceux à ARN messager.

Source: IQIVIA, 2022.

Description du graphique : Graphique à barres verticales empilées illustrant les ventes mondiales de médicaments génétiques en milliards de dollars US (à l’exclusion des vaccins contre la COVID-19) pour les thérapies à ARN et géniques. Le graphique montre que le marché de la médecine génétique a connu une croissance rapide de 2017 à 2021.

Immunologie

Thérapies adoptives à lymphocytes T: Ces thérapies combattent les maladies à l’aide de cellules immunitaires modifiées. Les thérapies CAR-T, par exemple, se sont avérées efficaces contre le cancer. En 2022, une nouvelle thérapie CAR-T a été approuvée, ce qui porte le total à six, tandis que deux autres thérapies approuvées antérieurement ont reçu le feu vert comme traitements du cancer de deuxième intention22. Les thérapies CAR-T approuvées pourraient générer des ventes de 2,3 milliards de dollars en 2023, soit 32 % de plus qu’en 2021.23,24 Les grandes pharmaceutiques sont nombreuses à investir de larges sommes dans le développement de leurs propres plateformes de thérapies CAR-T, ce qui rend les sociétés participantes plus attrayantes pour de futurs acquéreurs ou pour des initiatives de collaboration productrices de revenus.

Conjugués anticorps-médicaments: Ces conjugués, qui utilisent des anticorps pour détruire les cellules cancéreuses, ont enregistré une demande record en 2022. En 2021, trois nouveaux conjugués ont été lancés, ce qui porte le nombre d’approbations à 12. Erin Xie, gestionnaire de portefeuille principale de l’équipe des sciences de la santé de BlackRock, croit que cette catégorie de médicaments novateurs offre d’autres occasions : « Les conjugués anticorps-médicaments ciblés perturbent la progression du cancer et comportent moins d’effets secondaires que la chimiothérapie traditionnelle. Cette technologie est en cours de développement pour le traitement du cancer du sein et du cancer du poumon, mais son potentiel d’adoption est beaucoup plus vaste ». De plus en plus utilisés, les conjugués anticorps-médicaments pourraient bientôt devenir des traitements de première ligne contre le cancer, ce qui contribuerait à la hausse de leurs ventes. En 2023, les ventes de conjugués anticorps-médicaments devraient augmenter de 39 % sur un an25.

L’oncologie, l’immunologie et la neurologie dominent les domaines thérapeutiques au chapitre des dépenses futures
Dépenses mondiales prévues en 2026 (en milliards de dollars)

Stacked column chart showing the number of adeno-associate virus (AAV) gene therapy trials completed per year across clinical trial stages.

Remarque : Les médicaments génétiques couvrent presque tous les domaines thérapeutiques. Rien ne garantit que ces prévisions se réaliseront.

Source : The Global Use of Medicines 2022: Outlook to 2026, IQIVIA, 2022.

Description du graphique : Graphique à barres verticales montrant les dépenses prévues pour 2026 par domaine thérapeutique. Le graphique montre que des sommes nettement plus élevées seront consacrées à l’oncologie, l’immunologie et la neurologie par rapport aux autres domaines au cours des années à venir.

Les avancées médicales ouvrent la voie à une médecine précise et préventive qui transforme notre façon d’aborder les soins et qui donne de bons résultats dans l’ensemble du système de santé. Les investisseurs qui souhaitent obtenir une exposition aux innovations dans le secteur de la santé voudront peut-être envisager les FNB ciblant les sociétés qui tirent l’essentiel de leurs revenus de la thérapeutique et de la technologie connexes.

4. Les titres technologiques ne sont pas tous les mêmes; les technologies de base pourraient se révéler résilientes malgré des budgets plus serrés

Thème en vedette : cybersécurité

Si tous les titres technologiques ont été profitables pour les investisseurs en 2020 et en 2021, la situation a été toute autre en 2022. Cette année, les titres ont effet cédé une grande partie du terrain gagné, les investisseurs craignant que l’ensemble du secteur de la technologie subisse les contrecoups de la hausse des taux et de la fin du cycle économique. Nous croyons que la cybersécurité pourrait mieux résister à un ralentissement que ce que le délestage généralisé observé cette année laisse croire.

Cybersécurité

Les cyberattaques ont bondi de 81 % par rapport aux niveaux prépandémiques26 et elles ont entraîné des coûts qui devraient atteindre 10 500 milliards de dollars27 en 2025. Alors que les sociétés réduisent leurs dépenses discrétionnaires dans un contexte d’incertitude économique, la cybersécurité est considérée comme essentielle par les chefs de la technologie. Nous estimons donc que les dépenses en cybersécurité sont les moins susceptibles de tomber sous le couperet en cas de ralentissement.

La cybersécurité est une priorité
Domaines de la technologie où la probabilité d’une réduction des dépenses est plus faible (%) selon les chefs de placements aux États-Unis et dans l’Union européenne

Bar chart highlighting areas of technology spending that are least likely to be cut, per a survey of CIOs by Morgan Stanley Research.

Source : 2Q22 CIO Survey Macro Flash of 100 respondents, Morgan Stanley Research, 24 juin 2022. La catégorie « Autres » comprend notamment l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et la chaîne de blocs.

Description du graphique : Graphique à barres indiquant les domaines de la technologie où la probabilité d’une réduction des dépenses est plus faible, selon une enquête réalisée par Morgan Stanley Research auprès des directeurs des systèmes d’information. Le graphique montre que 30 % des directeurs des systèmes d’information interrogés pensent que les dépenses en cybersécurité sont les moins susceptibles d’être réduites.

La politique publique va également dans le même sens : en mars 2022, le président Biden a signé la Cyber Incident Reporting for Critical Infrastructure Act of 2022, qui exige que les actes de piratage soient signalés au département de la Sécurité intérieure28, et l’Union européenne a proposé des règles de cyberhygiène29.

Nous nous attendons à ce que les dépenses en cybersécurité restent vigoureuses – avec la reconduction et la bonification des contrats de logiciels-services – auxquelles s’ajoutent de nouvelles dépenses d’investissement pour les solutions de matériel de cybersécurité destinées aux centres de données et aux serveurs, et la sécurité biométrique, le taux de croissance annuel composé (TCAC) prévu étant de 14,1 % jusqu’en 202730. Malgré cela, le ratio cours/ventes (C/V), mesure du cours de l’action d’une entreprise par rapport à ses revenus, dans le secteur de la technologie de l’indice S&P 500 demeure nettement plus élevé que celui pour la cybersécurité, soit 4,8x contre 2,7x31. Un ratio C/V relativement faible indique que les investisseurs sont prêts à payer moins, pour chaque dollar en revenus annuels, pour les titres de sociétés de cybersécurité que pour les titres technologiques en général, ce qui signifie qu’il s’agit d’un point d’entrée intéressant pour les investisseurs.

La démondialisation continue de peser sur la technologie

Au cours des discussions sur la technologie en 2023, il sera important de mentionner, outre les grandes tendances, que les efforts de démondialisation resteront probablement une priorité, ce qui nuira à l’ensemble du secteur. Par exemple, l’aide de 53 milliards de dollars accordée par la CHIPS and Science Act (CHIPS) en vue de soutenir la production américaine de semi-conducteurs « entraînera un rééquilibrage géographique de la capacité de fabrication qui défavorisera l’Asie », selon Tony Kim, gestionnaire de portefeuille des actions actives fondamentales qui gère plus de 30 milliards de dollars en actifs technologiques chez BlackRock. Il ne fait aucun doute que le gouvernement continuera d’intervenir en maniant la carotte (dépenses budgétaires) et le bâton (droits de douane et réglementation), que ce soit pour cette technologie ou d’autres technologies sensibles comme les batteries, l’informatique quantique et l’intelligence artificielle. Jeff Shen, cochef des placements en actions actives systématiques, se tourne par conséquent vers d’autres sources de données pour suivre l’évolution des sociétés, remarquant que « les décisions relatives à l’emplacement des activités cruciales le long de la chaîne de valeur et à la main-d’œuvre sont moins susceptibles de porter sur une réduction des coûts de production seulement, les sociétés accordant une large place à la fois à la fiabilité et au rapport coût-efficacité ». Il s’agit d’un argument de poids en faveur des sociétés de technologie dont la production et les ventes sont concentrées au pays et qui risquent moins de faire les frais des tensions géopolitiques.

Nous nous attendons à ce que les dépenses en cybersécurité augmentent à un rythme plus soutenu, quelle que soit la conjoncture économique, ce qui offrirait un potentiel de croissance pour les FNB axés sur la cybersécurité. Les investisseurs souhaitant tirer avantage de ces thèmes en privilégiant des actions de sociétés ouvertes peuvent investir dans des FNB constitués de sociétés qui tirent la plus grande partie de leurs revenus des activités connexes.

 


CONCLUSION

Mesdames et messieurs, démarrez vos véhicules électriques!

Nous prévoyons le retour de la dispersion des rendements des actions de croissance en 2023. Une dispersion élevée, dans une difficile phase du cycle économique, signifie que les thèmes observés au sein des indices de référence axés sur la croissance et la technologie n’évolueront peut-être plus en parallèle. Il est possible de tirer parti des valorisations relatives attrayantes, en saisissant les occasions créées par les dépenses budgétaires, les avancées médicales à court terme et la technologie contracyclique. Les investisseurs devraient recommencer à se montrer sélectifs. Tous ces éléments sont réunis au sein de stratégies thématiques, qui sont élaborées suivant un processus de construction sur mesure de manière à refléter au mieux la chaîne de valeur de chaque thème. Ainsi, détenir un panier de titres triés sur le volet qui sont sur le point de profiter de l’émergence d’un thème, peu importe le secteur ou la région, permettra aux investisseurs de relever ce défi et d’obtenir un rendement supérieur.